Ces derniers jours, un type condamné plusieurs fois a réussi à faire fermer le compte Twitter d’un journal ainsi que de son rédac Chef.
Cette magie de la modération algorithmique a pris forme car le monsieur (Jean Paul Ney le mythomane pour ne pas le citer) a juste eu besoin de signaler à l’aide de sa communauté de facho de 14 ans et via ses multiples comptes les comptes de reflets.info et de Kitetoa. Twitter a donc bloqué les comptes d’un média reconnu ainsi que de son rédac chef sur recommandation d’un type aux troubles compulsifs avérés.
Tout est revenu dans l’ordre donc et on pourrait dire que les choses ne vont pas si mal que ça. Ben c’est pas si simple. C’est pas si simple car c’est la seconde fois que cela arrive avec les mêmes interlocuteurs. Twitter annonce se battre (c’est la communication mise en place) pour la liberté d’expression et refuse la censure etc. Pour le coup, Twitter s’est planté de manière génial. Encore…
Pour la défense des équipes de Twitter, on pourra noter que Kitetoa (le Rédac chef de Reflets.info) avait balancé des infos personnelles concernant notre Jean Paul Ney national. Ce monsieur invente qu’il est menacé par des Pseudo Djihadiste et que cela met en danger sa famille. Hum, argument valable certes.
Petit problème Mr Ney, ces informations datent de pas mal de temps et sont désormais certainement fausses. De plus, Mr Ney diffuse lui même ce genre d’information sur son propre site internet. Reflets.info l’avait d’ailleurs bien remarqué.
Qu’on soit du point de vue de Reflets.info ou pas, cette histoire nous apprend qu’avec le système de modération présent, des sites comme Twitter, Facebook etc, on n’a pas besoin d’argument valable pour censurer n’importe qui. Le même problème s’applique sur les droits d’auteurs où cette semaine, on a pu voir que la Warner a demandé la censure de son propre site internet ou encore avec cette histoire de censure de lien torrent d’Ubuntu. Problème, comment peux t’on faire une demande de déférencement sur un lien qui est légal au nom de la légalité ??
A tout vouloir automatiser, on en oublie l’éthique et la raison.
Parlons en de l’éthique d’ailleurs.
Snowden vous vous souvenez ? Mais siiii c’est un peu grâce à ce monsieur que la planète entière a eu un soupçon de réveil face à la surveillance de masse. Les politiques ont tous fait genre de ne rien savoir et ont noyé le poisson quand ils le pouvaient.
Snowden avait dérobé des documents de la NSA concernant la surveillance de masse illégal des USA sur la planète. Dans les faits, Snowden a transmis les documents à plusieurs médias afin que ceux ci gèrent eux même leurs diffusions.
Des journaux comme Le Monde en France, The Guardians en Angleterre ou le Washington Post aux USA ont donc participé en première ligne à la diffusion des documents « sensibles ». Ceci a permis d’ouvrir un débat sur la vie privée à l’ère du numérique. Bien que ce débat paraisse bien souvent stérile vis à vis des ambitions de surveillance généralisée des états, ce débat est vital en ce qui concerne notre évolution. Jamais nous n’agirons de manière habituelle en étant constamment surveillé et il est important de placer des gardes fous et un cadre légal sur la surveillance de masse ainsi que l’exploitation du Big Data. Pour la petite info, la Suisse entre dans son ère surveillance psychopatique aussi… Certains journaux ont carrément été décoré pour leur implication dans ces révélations. Et c’est le cas du Washington Post avec le prix Pulitzer.
Aux USA la période actuelle est assez tendu. C’est les présidentielles. Obama va devoir « se retirer » et son « jugement » auprès du grand public arrive à toute vitesse. Une question posée retentit parmi d’autres en ce moment : Obama doit il pardonner à Snowden ou non ?
De mon point de vue, c’est plutôt Obama qui devrait demander pardon à Snowden mais passons.
On parlait du Washington Post qui reçoit le prix Pulitzer du service public. On s’attend donc à se que le journal soutienne la pétition pour pardonner à Snowden. Le journal a défendu les révélations de Snowden en diffusant les infos dérobées à la NSA. Il a clairement passé sa ligne éditorial dans ce sens durant un paquet de temps !
Et là, il y a quelque chose de pourri au royaume des cowboys.
Au lieu de défendre le lanceur d’alerte, le Washington Post calque sa position sur celle de la maison blanche et accable Snowden »
D’après le journal, les révélations ont pu mettre en danger la sécurité national.
Alors on va juste rappeler les faits parce que là, on se fout un petit peu de la gueule du monde.
1_ Snowden transmet des informations à des organes de presses comme… le Washington Post. Une fois transmis, Snowden n’a plus d’influence sur la diffusion des éléments.
2_ Le Washington Post peut consulter d’autres médias pour décider de quel sujet aborder en premier, en second etc.
3_ Le Washington Post diffuse les fuites aux grands public et tout ça créé un immense scandale sur la planète. Aux USA (mais pas que), un immense débat est en train de prendre place et donnera lieu à de nouvelles lois d’encadrement de la surveillance mondial.
4_ Le Washington Post et d’autres médias sont décorés pour l’intérêt des informations auprès du grand public.
5_ Le Washington Post se frotte les mains. Grâce aux infos que Snowden a transmis, ça tourne ! C’est scoop sur scoop ! Tout va bien dans le meilleur des mondes. Ils peuvent remercier Snowden !
6_ Le Washington Post décide de dire que Snowden n’est qu’un sale traitre. Que ce qu’il a transmis aux médias est une honte et que c’est un méchant pas bô. Et la sécurité nationale dans tout ça nan mais oh ! Jamais il aurait du faire ça !
Oui mais voilà… Cher Washington Post. Ce n’est pas Snowden qui a diffusé les informations. C’est vous. C’est vous qui avait choisi quoi diffuser. Vous qui avez mis en danger la sécurité nationale.
Un journal qui utilise les infos de sa source pour ensuite lui chier au visage c’est beau. Il fallait oser.
A aucun moment, Snowden n’a choisi de diffuser tel ou tel document. Snowden a certes dérobés ces documents mais ce sont les organes de presse qui ont eu la liberté de les diffuser. Glenn Greenwald (journaliste au Guardian et qui a travaillé en direct avec Snowden) écrit carrément : « Snowden lui-même n’a jamais publiquement divulgué un seul document, donc tous les programmes révélés l’ont été, au final, par des organes de presse »
Facepalm
Il va falloir repenser à remettre l’humain et le professionnalisme au centre avec tout ce que ça implique parce que ça part légèrement en couille là…
Et pour finir en beauté. Vous connaissez celle de la journaliste qui mélange extrême droite et extrême gauche tout en inventant des kalashnikov ? Non ? Pourtant c’est sur BFMTV. Et vous avez bien lu.. Mr Ney n’était pas loin. Décidément, il y a un bug dans la matrice.