Juste histoire de montrer un peu ce qu’il se passe en réalité.
D’abord prévu et autorisé donc, la manif du 23 Juin est interdite par le gouvernement. Puis, après un gigantesque coup de gueule citoyen qui n’aurait duré que le temps de le dire, la manif est finalement ré-autorisée mais selon des conditions. Des conditions ridicules d’ailleurs. On sent de suite l’intention de cadrer pour étouffer le mouvement de ses derniers mois. On sent aussi le fichage de tout ses mauvais militants. Le peuple n’a que faire d’eux. Ils sont la gangrène, alors fichons tout ça ! Bref, ça n’est pas encore commencé que c’est déjà le bordel. J’imagine d’ici le préfet de Paris avec Valls au bout du fil :
« Oué Manu ? C’est le préfet de paris à l’appareil. Non je t’appelle pas pour mes 135 condamnations pour entrave sur le droit d’asile non. Bah et puis comme toi et tes « blancos » c’est passé cr^me je me suis dit que… Bref, ne parlons pas de ça. T’as vu la manif des branleurs là ? Oué ? Bon ben ils veulent remettre ça, et comme la dernière fois tu m’avais dis que bon, il y avait moyen d’interd… Quoi ? Ah ok. Bon on autorise ou pas du coup ? Comment ça les deux ? Allo Manu ? Merde il a raccroché le con ! »
Un président se doit de créer la clarté. C’était pas très clair là pour le coup.
Pourtant, il l’avait dit Hollande. Il avait dit que la liberté de manifester, même pendant l’état d’urgence, c’était intouchable,. C’était il y a un mois… Il a du oublier visiblement, surement que le mondial de foot l’occupe trop, il zap ces propres discours. Boarf, après tout, il disait bien que le 49,3 c’est un déni de démocratie, ça ne l’a pas empêché de l’utiliser à reprise.
« Le seul droit que nous avons dans une République quand nous voulons changer, c’est le droit de manifester autant que c’est nécessaire »
Bon la manif étant autorisé (lol), on demande à ce que je ne sais pas combien de personnes se rassemble dans un espace bien trop restreint pour eux et que tout se passe bien. Cette manif commence bien… On ne sent pas du tout dans un zoo. Personne ne verra vraiment la manifestation car le trajet est tout petit. Les gens vont tourner en rond. L’espace autorisé est ridiculement petit. Pourquoi pas après tout… On est des animaux. Valls l’a dit ça aussi. Bon allez, je taquine, il s’est trompé dans sa phrase. Mais quand même !
Les manifestants sont fouillés à l’entrée. Ce n’est pas un, mais deux contrôles. Foulards, casques et autres écharpes sont interdits. On interdit même les masques qui permettent de respirer quand les lacrimos sont lâchées. Bizarre non ? C’est pas avec un masque qu’on va faire péter tout Paris. Parfois, il arrive qu’un manifestant se fasse recaler aux contrôles. La raison ? Le blouson est pas bon. Argumentaire-ment parlant, c’est un peu léger mais la police s’en branle. Déjà que le parcours était interdit puis finalement autorisé. En plus, il a une forme de capote. Alors, baisé pour baisé hein. Tiens, d’ailleurs même les bébés sont interdits. J’ai l’impression que les manifestants sont pris pour des fous sanguinaires qui vont tout bruler…
Pendant que les manifestants n’ont pas le droit d’avoir de protection (et ça vaut aussi pour les journalistes), les panneaux publicitaires eux, ont été protégé. Bizarrement, j’ai du mal à comprendre en quoi la protection d’un panneau publicitaire est importante comparé à une personne mais bon. Chacun ses priorités. Notre système ne cache plus son jeu depuis longtemps après tout.
Le cortège a déjà fait le tour que le reste des manifestants n’est pas encore parti. Comique. Ou pas.
En fin de parcours et pour sortir de la zone, c’est la totalité des manifestants qui sont filmés. Un fichage ? Non, je suis surement mauvaise langue. Mais mon petit doigt me dit que non.
A Lille, un drapeau de la CGT est déchiré au cutter par des policiers. Les policiers ont surement envie de travailler à vie et sans congé, et même sans salaire en fait.
Enfin, pour terminer, je voudrais que vous vous repassez cette vidéo 600 fois d’affilés. Et si ce n’est pas assez pour vous faire comprendre que ces gens là n’en ont strictement rien à foutre de nous, mais vraiment hein, repassez là encore un bon millier de fois.
Rassurez vous, nous sommes en état d’urgence, le droit du travail va trèèèèès bien et ceux qui vous défendent sont en paix. On les enferme.
Allez donc lire le post de Reflets.info « comment transformer une manif en promenade carcérale » aussi. Ça vaut le détour.